Pluralisme et démocratie participative

La Suisse est souvent présentée comme un modèle de pluralisme grâce à sa diversité de langues, de cultures, de confessions ou de partis politiques. En réalité le système politique est figé dans des modèles qui paraissent souvent anachroniques face aux réalités et aux besoins des citoyennes et citoyens.

Le système politique actuel, encore très fortement imprégné des modèles des partis et engoncé dans leurs structures, peine à relever la tête et ne voit pas venir les changements qui nécessiteront d’inévitables transitions : démographie, dérèglement climatique, énergie, délitement sociétal, réduction de la biodiversité, etc.

L’implication politique commence au niveau local et est une question de moyens et de connaissances. Tout citoyen peut développer ses compétences pour contribuer à redonner du sens au bien commun et participer à l’autonomie des communautés territoriales. Pour cela il doit pouvoir s’appuyer sur ces mêmes communautés qui lui fournissent les moyens appropriés et lui donne l’opportunité d’enrichir ses connaissances. Les partis traditionnels, avec leur appareil et leurs visées souvent éloignée de la base, ne répondent plus à ces besoins.

Les partis traditionnels servent fréquemment des intérêts très éloigné du bien commun. Ceci sous le prétexte de « stratégies » servant des objectifs sans lien  avec les communautés territoriales. Malgré les forces qui veulent déplacer les compétences de décisions (et par conséquent le pouvoir d’agir) vers les structures centralisées ou absorbantes, les engagements de citoyens et citoyennes sur leur lieu de vie démontrent que l’avenir de l’action politique se trouve dans les plus petites formes de gouvernement local : les communes.

L’espérance et la capacité de résilience résident donc dans ces mouvements qui font de la politique sans être politiciens en utilisant les nouvelles voies de la démocratie participative et délibérative dans leur commune. Cela se traduit par la reprise en main des biens communs et le dialogue citoyen.  Bien que naissants, ces rassemblements citoyens sont une contribution remarquable au pluralisme de notre pays.

« La tâche et la fin de la politique consistent à garantir la vie au sens le plus large. Elle permet à l’individu de poursuivre ses objectifs en toute tranquillité et en paix, c’est-à-dire sans être importuné par la politique. »

Hannah Arendt